Fibromyalgie les causes
Dernière mise à jour : 11 nov. 2021
Hérissé Jérôme naturopathe et magnétiseur passionné par téléconsultation en ligne.
Fibromyalgie, SFC, SCI et autres douleurs chroniques résulteraient d'une dérégulation du système nerveux central
Plusieurs syndromes de douleur chronique tels que la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique (SFC) et le syndrome du côlon irritable (SCI) ne peuvent être expliqués par une cause organique persistante telle qu'une lésion ou une inflammation de tissus comme les muscles ou les articulations, ou de nerfs.
Dans certains de ces syndromes, lorsqu'une lésion et/ou une inflammation contribuent, ou ont contribué à la douleur, elles semblent ne pas pouvoir l'expliquer complètement.
Un phénomène de « sensibilisation centrale » a été proposé pour expliquer ces syndromes. Il s'agit d'une dérégulation du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) qui provoque une hyperexcitabilité neuronale entraînant une amplification de la douleur et une hypersensibilité sensorielle.
La sensibilisation centrale est caractérisée par une allodynie (douleur provoquée par des stimuli ne causant normalement pas de douleur tels que le frôlement de vêtements) ; une hyperalgésie (douleur amplifiée en réponse à des stimuli normalement douloureux) ; une extension du champ réceptif (douleur s'étendant au-delà de la zone normale) ; et une douleur anormalement prolongée après le retrait d'un stimulus douloureux.
La présence d'une sensibilisation centrale a été démontrée dans différents syndromes de douleur chronique par des comparaisons des seuils de douleur à divers stimuli (électrique, pression, froid et chaleur) et par l'imagerie cérébrale lors de tests de douleur notamment.
Le terme « syndrome de sensibilité centrale » a été proposé par MB Yunus en 2000 pour regrouper ces syndromes dans lesquels la sensibilisation centrale joue un rôle. (TEST de dépistage des syndromes de sensibilité cérébrale)
Outre la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique et le syndrome du côlon irritable, d'autres syndromes douloureux, souvent considérés comme des syndromes de douleur nociceptive (lésion ou inflammation de tissus) ou neuropathique (lésion de nerfs), peuvent aussi impliquer certains degrés de sensibilisation centrale : par exemple, le syndrome de la douleur myofasciale, le trouble de l'articulation temporo-mandibulaire, le syndrome du côlon irritable, la migraine et la céphalée de tension, le syndrome des jambes sans repos et la sensibilité chimique multiple, mentionnent Tom G. Mayer, Randy Neblett et leurs collègues (Pain Practice, 2012).
Les mécanismes centraux sont aussi susceptibles d'expliquer d'autres symptômes qui accompagnent souvent la douleur chronique tels que la fatigue.
L'Inventaire de sensibilisation centrale évalue 25 symptômes souvent associés aux syndromes de sensibilité centrale et recense les diagnostics médicaux déjà reçus au moyen d'une liste de 10 syndromes de sensibilité centrale et de conditions reliées. (Faites le test)
D'autres mécanismes que la sensibilisation ont également été associés aux « syndromes de sensibilité centrale ». Par exemple, un dysfonctionnement du système du stress, dont l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
Daniel J. Clauw et ses collègues (Clinical Journal of Pain, 2016) ont situé quelques syndromes de douleur chronique sur un continuum allant de la douleur chronique nociceptive à la douleur d'origine centrale en passant par la douleur neuropathique :
Kathleen A. Sluka et Daniel J. Clauw (Neuroscience, 2016) ont récemment décrit les données de recherche qui appuient un rôle important de mécanismes de sensibilisation centrale dans la fibromyalgie et des troubles apparentés. Cette sensibilisation expliquerait notamment les bénéfices de l'exercice, connu pour altérer la transmission de certains neurotransmetteurs. Des études récentes (2011-2013) ont toutefois commencé à explorer, rapportent-ils, des altérations du système nerveux périphérique qui contribueraient potentiellement à la douleur de la fibromyalgie. (Dans certains cas, la fibromyalgie serait plutôt une neuropathie parfois traitable, L'hypothèse d'une neuropathie des petites fibres se précise.)
Des chercheurs font valoir que le terme « syndrome de sensibilité centrale » devrait remplacer d'autres termes, qui ne devraient plus être utilisés, tels que « syndrome somatique fonctionnel », « syndrome médicalement inexpliqué », « trouble somatoforme », « douleur psychogène » et « somatisation » parce qu'il est plus précis et exact (Yunus, Seminars in arthritis and rheumatism, 2008).
http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2016-11-05/douleur-chronique-sensibilisation-centrale
En plus d'une hyperexcitabilité de certains neurones du système nerveux central et d'une altération de la modulation descendante de la douleur (voyez l'illustration plus bas), l'inflammation chronique joue probablement un rôle dans la pathophysiologie de la fibromyalgie, selon une étude publiée dans le Journal of Pain Research.
Selon des études précédentes portant sur l'analyse de cytokines (protéines jouant un rôle de messager dans le système immunitaire) et d'autres protéines liées à l'inflammation, des mécanismes neuroinflammatoires sont considérés comme étant centraux dans la pathophysiologie de nombreuses conditions de douleur chronique.
Mais en ce qui concerne la fibromyalgie, les études précédentes n'ont porté que sur quelques cytokines. Emmanuel Bäckryd de l'Université Linköping (Suède) et ses collègues (1) ont réalisé une analyse portant sur 92 protéines liées à l'inflammation afin d'établir un profil beaucoup plus complet.
Ils ont comparé la présence de ces protéines dans le liquide céphalo-rachidien et le plasma sanguin (LCR) de 40 personnes atteintes de fibromyalgie, 10 personnes en santé et 46 donneurs de sang.
Ils ont trouvé des signes de neuroinflammation (dans le LCR) et d'inflammation chronique systémique (dans le plasma sanguin) distinctifs chez les personnes atteintes de fibromyalgie.
Deux groupes de protéines permettaient fortement de discriminer les personnes fibromyalgiques. En particulier, des niveaux élevés de la chimiokine CX3CL1 (ou fractalkine) dans le LCR et d'interleukine 8 (IL-8) dans le sang et dans le LCR ont été constatés. Des études précédentes avaient aussi montré des niveaux élevés d'IL-8 dans la fibromyalgie.
Plusieurs chimiokines dont les niveaux étaient plus élevés déclenchent l'activation de cytokines qui entraînent une neuroinflammation. Ces résultats sont ainsi en concordance avec les études qui suggèrent un rôle de la neuroimmunité dans la douleur chronique, concluent les chercheurs.
Ces résultats doivent être confirmés par des études avec d'autres cohortes, mentionnent-ils.
Mais si l'on tient pour acquis qu'ils sont valides, la question suivante se pose, soulignent-ils. Est-ce que la signature inflammatoire identifiée est directement liée à la physiopathologie de la fibromyalgie (par exemple, causant la sensibilisation centrale qui est connue pour être impliquée dans la fibromyalgie) ou est-elle un facteur de risque inflammatoire qui était présent avant le développement de la douleur chronique ? Une troisième possibilité pourrait être que l'inflammation est une conséquence de la fibromyalgie (par exemple, due au stress lié à la douleur, à l'inactivité, à la dépression ou au mauvais sommeil).
« Que la signature inflammatoire soit un facteur de risque, un miroir direct ou une conséquence des processus pathophysiologiques impliqués dans la fibromyalgie représente donc un domaine important pour de nouvelles recherches. Bien sûr, les trois de ces catégories peuvent jouer un rôle. »
http://www.psychomedia.qc.ca/fibromyalgie2017-04-02/profil-distinctif-d-inflammation
Plusieurs études au cours des dernières années indiquent que les symptômes de la fibromyalgie peuvent provenir d'un dysfonctionnement mitochondrial. Mais qu'est-ce que cela signifie réellement? Dans ce post, je vais expliquer ce qu'est la dysfonction mitochondriale et comment elle conduit non seulement à la douleur et à la fatigue, mais aussi à de nombreux autres symptômes de la fibromyalgie.
Alors que les scientifiques en apprennent davantage sur le rôle des mitochondries dans la santé et les maladies, ils ont conclu que le dysfonctionnement mitochondrial est à l'origine de nombreuses maladies et affections. La liste des maladies et affections connues avec une composante de dysfonction mitochondriale est longue et s'allonge. Il est même responsable du processus de vieillissement lui-même.
Les mitochondries sont le moteur de presque tous les êtres vivants avec des structures cellulaires complexes, y compris les animaux, les plantes et les êtres humains. Ils fournissent de l'énergie aux cellules pour qu'elles se déplacent, se divisent et tout ce dont elles ont besoin pour fonctionner correctement.
La fonction principale des mitochondries est d'absorber les nutriments, de les décomposer et de créer de l'énergie pour les cellules. Chaque cellule de notre corps contient des mitochondries. Certaines cellules ont besoin de beaucoup d'énergie comme les cellules du cerveau et des muscles, elles contiennent donc des milliers de mitochondries. Les cellules qui ne nécessitent pas beaucoup d'énergie contiennent moins de mitochondries.
Comment le corps produit de l'énergie
Le cerveau, le cœur, les muscles, les cellules nerveuses, etc. ont tous des tâches différentes à accomplir. Pour faire ces travaux, il faut de l'énergie. L'énergie est fournie aux cellules par les mitochondries. Les mitochondries absorbent les nutriments et créent une énergie chimique sous forme d'ATP (Adénosine Tri-Phosphate). La molécule ATP contient de l'énergie stockée. Une fois l'énergie épuisée, elle se transforme en ADP (adénosine di-phosphate).
L'ADP repasse ensuite dans les mitochondries, où il est recyclé en ATP. Le processus nécessite de l'oxygène et est extrêmement efficace. Chez une personne en bonne santé, l'ATP est recyclé toutes les 10 secondes environ. Si le processus ralentit, les cellules ralentissent, toutes les fonctions corporelles ralentissent et des problèmes surviennent.
Lorsque notre corps a besoin de plus d'énergie plus rapidement qu'il ne peut en fournir, il existe un autre moyen pour le corps de fournir cette énergie. Lorsque l'organisme manque d'ATP, il peut en faire une petite quantité directement à partir du glucose ( D-ribose ) en le convertissant en acide lactique.
Cependant, cela entraîne deux problèmes graves. Tout d'abord, l'acide lactique s'accumule rapidement, en particulier dans les muscles, provoquant des douleurs, des lourdeurs, des douleurs et des douleurs. Deuxièmement, aucun glucose n'est disponible pour fabriquer le D-ribose , donc aucun nouvel ATP ne peut être fabriqué. La demande d'énergie dépasse la livraison d'énergie, entraînant de la fatigue.
Dysfonctionnement mitochondrial et fibromyalgie
De nombreuses études suggèrent que la dysfonction mitochondriale pourrait jouer un rôle important dans la fibromyalgie. Les biopsies musculaires ont trouvé des schémas de dysfonctionnement mitochondrial (mitochondries anormales, défauts mitochondriaux et anomalies des fibres musculaires) similaires à ceux que l'on trouve généralement dans les troubles mitochondriaux.
Presque tous les symptômes de la fibromyalgie peuvent être expliqués par un dysfonctionnement mitochondrial. Douleur, fatigue, maux de tête et migraine , IBS, intolérance à la chaleur et au froid, transpiration, marbrures de la peau, problèmes de fréquence cardiaque et de pression artérielle, étourdissements et problèmes d'équilibre, vision floue, troubles du sommeil, etc.
La dysfonction mitochondriale peut affecter n'importe quel organe ou système organique du corps. Selon le Dr Mark Hyman , les mitochondries ne sont pas bien protégées et facilement endommagées par les toxines, les infections, les allergènes et les souches . Mais l'une des plus grandes insultes au fil du temps est le régime alimentaire américain standard.
Les médicaments sont ne autre cause majeure de dommages mitochondriaux. Toutes les classes de médicaments psychotropes (qui incluent les antidépresseurs et les médicaments anti-anxiété) ont été documentées pour endommager les mitochondries, ainsi que les statines, les analgésiques tels que l'acétaminophène et bien d'autres. Voici le lien vers la liste des médicaments signalés présentant une toxicité mitochondriale .
https://fibrodaze.com/mitochondrial-dysfunction/
Fatigue chronique et fibromyalgie : une production de mauvaise énergie au cœur des deux syndromes ?
Des recherches sur le syndrome de fatigue chronique (SFC) et la fibromyalgie se sont tournées vers les niveaux anormalement élevés, dans ces deux syndromes, de lactate (ou acide lactique) dans le sang, les muscles et le cerveau. De quoi ces niveaux peuvent-ils être révélateurs ?
Le lactate, un sous-produit du métabolisme anaérobique de l'énergie (production de l'énergie qui ne requière pas d'oxygène), est ordinairement pompé hors des cellules en grande quantité pendant l'effort physique.
Les niveaux élevés dans le SFC et la fibromyalgie, suggèrent que les besoins en énergie sont en grande partie comblés par la production d'énergie anaérobique (appelée glycolyse), qui est un système de production d'énergie « sale », peu productif avec des sous-produits toxiques, n'intervenant que lorsque le système de production d'énergie aérobie est épuisé, explique le blogueur Cort Johnson (en anglais).
Le lactate est normalement associé, chez les personnes en santé, à la douleur musculaire, à la fatigue et à d'autres symptômes après un exercice excessif.
Au cours des 10 dernières années, Benjamin H. Natelson du Mount Sinai Beth Israel (New York) et Dikoma C. Shungu du Weill Cornell Medicine ont documenté des augmentation importante du lactate dans le liquide céphalo-rachidien des personnes atteintes du SFC ainsi que de fortes diminutions des taux de glutathion, un important antioxydant du cerveau. Ces deux constatations sont mises en relation dans leurs hypothèses sur les processus de la maladie.
Dans une étude récente, publiée dans la revue Fatigue : Biomedicine, Health and Behavior (FBHB), ils ont, avec leurs collègues (1), constaté que les niveaux de lactate dans la fibromyalgie étaient également élevés, ce qui n'était pas le cas chez les personnes en santé.
Les auteurs croient que ces niveaux élevés sont susceptibles d'être un élément central des deux syndromes.
Les niveaux élevés de lactate sont essentiellement synonymes de dysfonction mitochondriale, a expliqué le Dr Shogun, spécialiste des maladies mitochondriales, au blogueur. (Les mitochondries produisent l'énergie dans les cellules.)
Dans le cas du SFC et de la fibromyalgie, il croit que les dysfonctions des mitochondries ne sont pas le moteur de la maladie, mais apparaissent secondairement à d'autres problèmes.
Ses travaux des dernières années l'ont amené à considérer que le stress oxydatif (causé par les radicaux libres contre lesquels agissent les antioxydants) et ses conséquences pathophysiologiques seraient la cause la plus probable des niveaux élevés de lactate.
Dans ses recherches récentes, financées par les National Institutes of Health (NIH) américains, il a confirmé que les niveaux de stress oxydatif étaient en lien avec les symptômes du SFC. La découverte de niveaux cérébraux de glutathion très réduits dans le SFC suggère que les systèmes antioxydants qui gardent normalement le stress oxydatif sous contrôle ne le font plus.
Un indice important dans l'élaboration du modèle explicatif du SFC de Shungu a été des niveaux élevés d'isoprostanes constatés dans deux études du SFC.
Voici son modèle actuel de la maladie :
Un déclencheur immunologique ou un agent pathogène active la production de cytokines (messagers du système immunitaire) pro-inflammatoires et un puissant radical libre, le peroxynitrite.
Les réserves antioxydants inadéquates (comme indiqué par les faibles niveaux de glutathion) entraînent une réaction du peroxynitrite avec les lipides pour former des isoprostanes.
Les isoprostanes - vasoconstricteurs puissants - compriment les vaisseaux sanguins, réduisent le flux sanguin et produisent un environnement hypoxique (à faible teneur en oxygène).
Cet environnement à faible teneur en oxygène a pour conséquence :
l'augmentation de la production d'énergie sans oxygène (glycolyse) ;
la transformation du pyruvate en lactate.
Le stress oxydatif, la neuroinflammation et le dysfonctionnement mitochondrial sont des « co-conspirateurs » dans la production du SFC, de la fibromyalgie et d'autres maladies (comme le syndrome du côlon irritable notamment), estime Shungu.
Dans la fibromyalgie, il favorise l'hypothèse selon laquelle les niveaux de lactate dans le liquide céphalo-rachidien seraient causés par des mécanismes différents de ceux du SFC et que la neuroinflammation serait le principal moteur.
Ce modèle suggère, estime le chercheur, que pour le traitement de la fibromyalgie, une combinaison de médicaments qui ciblerait les différents facteurs pourrait être plus efficace qu'un seul médicament. Combiner le complément alimentaire N-acétylcystéine (NAC) pour élever les taux de glutathion dans le cerveau et atténuer le stress oxydatif, avec, par exemple, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) pour cibler l'inflammation pourrait être plus efficace que l'une ou l'autre intervention seule.
Un essai clinique du NAC qu'il a mené, dont la publication est à venir, aurait obtenu des résultats positifs, rapporte le blogueur.
Quant aux niveaux de lactate, un médicament testé pour les maladies mitochondriales (le dichloroacétate) s'est avéré trop toxique, indique le chercheur.
SFC : un trouble de la production d'énergie dans les cellules
Fibromyalgie : un profil de neuroinflammation et d'inflammation systémique distinctif
Pour plus d'informations sur le syndrome de fatigue chronique et la fibromyalgie, voyez aussi les liens plus bas.
(1) Diana Vu, Jeremy D. Coplan, Xiangling Mao, Michelle Blate, Guoxin Kang, Eli Soto, Tolga Kapusuz.
Le lien entre la fibromyalgie et le microbiot intestinal établie pour la première fois
Les scientifiques ont découvert une corrélation entre une maladie impliquant une douleur chronique et des altérations du microbiome intestinal.
Dans un article publié aujourd'hui dans le journal Pain , une équipe de chercheurs basée à Montréal a montré, pour la première fois, qu'il y avait des altérations de la bactérie dans le tractus gastro-intestinal des personnes atteintes de fibromyalgie. Environ 20 espèces différentes de bactéries ont été trouvées en quantités plus grandes ou plus petites dans les microbiomes des participants atteints de la maladie que dans le groupe témoin sain.
Présence ou absence accrue de certaines espèces de bactéries
«Nous avons eu recours à diverses techniques, y compris l’intelligence artificielle, pour confirmer que les changements observés dans les microbiomes des patients fibromyalgiques n’étaient pas causés par des facteurs tels que le régime alimentaire, les médicaments, l’activité physique, l’âge, etc. le microbiome », déclare le Dr Amir Minerbi, de l’unité de gestion de la douleur Alan Edwards du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et premier auteur de ce document. L'équipe comprenait également des chercheurs de l'Université McGill et de l'Université de Montréal, ainsi que d'autres chercheurs de l'Institut de recherche du CUSM.
Le Dr Minerbi a ajouté: «Nous avons constaté que la fibromyalgie et ses symptômes - douleur, fatigue et difficultés cognitives - contribuaient plus que tout autre facteur aux variations observées dans les microbiomes des personnes atteintes. Nous avons également constaté que la gravité des symptômes d'un patient était directement corrélée à une présence accrue ou à une absence plus prononcée de certaines bactéries, ce qui n'a jamais été signalé auparavant.
«Nous avons trié de grandes quantités de données et identifié 19 espèces qui ont augmenté ou diminué chez les personnes atteintes de fibromyalgie», explique Emmanuel Gonzalez, du Centre canadien de génomique computationnelle et du Département de génétique humaine de l'Université McGill. «En utilisant l’apprentissage automatique, notre ordinateur a pu établir un diagnostic de fibromyalgie fondé uniquement sur la composition du microbiome, avec une précision de 87%. Tandis que nous développons cette première découverte en menant davantage de recherches, nous espérons améliorer cette précision, en créant potentiellement un changement radical dans le diagnostic. "
«Les personnes atteintes de fibromyalgie souffrent non seulement des symptômes de leur maladie, mais également de la difficulté de la famille, des amis et des équipes médicales à comprendre leurs symptômes», a déclaré Yoram Shir, auteur principal du journal, directeur du journal Alan Edwards Pain. Unité de gestion du CUSM et chercheur associé du programme BRaiN de l’IR-CUSM. «En tant que médecins spécialisés dans la douleur, nous sommes frustrés par notre incapacité à aider et cette frustration est un bon carburant pour la recherche. C’est la première preuve, du moins chez l’homme, que le microbiome pourrait avoir un effet sur la douleur diffuse, et nous avons vraiment besoin de nouvelles méthodes de traitement de la douleur chronique. »
Ces espèces supposément appauvries (dont l'abondance relative est plus faible) dans la FM étaient relativement bien caractérisées et incluaient F. prausnitzii , B. uniformis , P. copri et Blautia faecis . F. prausnitzii est l'une des bactéries productrices de butyrate les plus abondantes et les mieux étudiées dans l'intestin humain. 45 Cette espèce a été signalée comme épuisée dans de multiples maladies intestinales et a donc été suggérée comme marqueur potentiel de troubles intestinaux. Dans l'intestin, F. prausnitziiaurait exercé des effets antinociceptifs et anti-inflammatoires 57,78 et amélioré la fonction de barrière intestinale. 45 Semblable à nos observations, F. prausnitzii a également été signalé comme épuisé chez les patients atteints de SFC. 60
B. uniformis est l'une des nombreuses espèces qui ont récemment été signalées comme ayant altéré l'abondance relative chez les patients atteints d'arthrite inflammatoire, ainsi que Haemophilus parainfluenzae , P. copri et d'autres. 95 B. uniformis et H. parainfluenzae ont été détectés dans les tissus synoviaux des articulations arthrosiques, tandis que P. copri et H. parainfluenzae ont été détectés dans le liquide synovial de la polyarthrite rhumatoïde. On pense que P. copri agit comme médiateur de la réponse inflammatoire par l'activation de Th17, 36,42 et il a également été démontré qu'il induisait l'arthrite dans un modèle animal de souris sujettes à l'arthrite. 50Dans cette étude, ces espèces ont été trouvées en plus faible abondance chez les patients FM. Bien que la FM soit souvent considérée comme une maladie rhumatologique, il semble qu'au moins certaines espèces précédemment trouvées en plus grande abondance dans les maladies rhumatismales inflammatoires soient épuisées dans la FM.
Contrairement à l'épuisement des producteurs de butyrate F. prausnitzii et B. uniformis chez les patients atteints de FM, nous avons observé une abondance relative significativement plus élevée d'un certain nombre d'autres producteurs connus de butyrate intestinal: I. butyriciproducens , F. plautii , B. desmolans , E. tayi et E. massiliensis récemment identifié . 1,3,10,12,37,81,87 Les altérations des espèces métabolisant le butyrate et le propionate ont été soutenues par des altérations des taux sériques de ces acides gras à chaîne courte. Cohérent avec ce changement présumé dans la communauté productrice de butyrate des patients atteints de FM, Parabacteroides merdaeétait également significativement plus élevée en abondance relative chez les patients atteints de FM. Récemment, P. merdae a été signalé par Olson et al. être l'un des 2 médiateurs clés de l'effet antiépileptique du régime cétogène 63 : dans un modèle de souris, le régime cétogène peut entraîner une augmentation de l'abondance de P. merdae , qui à son tour, par la régulation de la γ-glutamylation des acides aminés, conduit à une augmentation du rapport acide hippocampique γ-aminobutyrique (GABA) / glutamate. On pense que l'augmentation du rapport inhibiteur / neurotransmetteur excitateur dans le cerveau protège contre les crises. La deuxième espèce de médiateur clé de l'effet du régime cétogène sur les crises rapportée par Olson et al. était Akkermansia muciniphila, qui dans notre cohorte a également été trouvée à une plus grande abondance chez les patients atteints de FM, bien que cette observation n'ait pas atteint une signification statistique ( P = 0,042, Benjamini – Hochberg FDR = 0,27).
Clostridium scindens et B. desmolans , 2 espèces bactériennes capables de convertir le cortisol en androgènes par l'activité 20α-hydroxystéroïde déshydrogénase, 8,18,59,72,80 ont été trouvées en plus grande abondance chez les patients FM. Fait intéressant, une régulation anormale de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien a été rapportée chez des patients atteints de FM, bien que la direction de la dérégulation soit controversée. 20,79
La fibromyalgie partage des caractéristiques cliniques avec plusieurs syndromes, dont IBS, CFS et IC. Des altérations spécifiques du microbiote intestinal ont été signalées dans tous ces syndromes (IBS, 69,70,82,97 CFS, 60 et IC 9 ). Bien que plusieurs taxons, trouvés ici comme étant des DA dans la FM, aient également été signalés comme étant des DA dans d'autres syndromes qui se chevauchent, d'autres taxons semblent être uniques à la FM. Par exemple, C. scindens a été trouvé à une plus grande abondance à la fois dans la FM et dans le CFS. H. parainfluenzae et F. prausnitzii ont été trouvés à une diminution de l'abondance dans la FM et dans le SFC, et ce dernier a également été signalé comme épuisé chez les patients IC. 9 Plusieurs genres, dont Bacteroides, Parabacteroideset Clostridium ont été trouvés DA à la fois dans IBS et dans FM (indépendant de IBS). 70,82,97 Néanmoins, quelques taxons ont montré un modèle d'abondance différentielle inverse: par exemple, P. merdae, significativement plus élevé dans la FM, aurait été épuisé dans le SCF. 60 En outre, la FM est associée à une fréquence élevée de comorbidité en santé mentale, principalement de l'anxiété et de la dépression affectant 40% à 80% des individus. 2,31 L' anxiété, la dépression et le stress émotionnel ont été associés à des altérations du microbiome intestinal dans la population générale 40et dans le contexte d'autres diagnostics spécifiques. Des recherches récentes de Peter et al. (2018) a révélé l'importance potentielle de la santé mentale en tant que facteur dans le SCI, suggérant que des recherches interdisciplinaires supplémentaires sont nécessaires pour bien comprendre les différences de microbiome identifiées ici. 69 Il semble donc que la FM partage certaines caractéristiques du microbiome avec plusieurs syndromes qui se chevauchent, tout en conservant certaines caractéristiques uniques.
Dans cette étude, un effort a été fait pour valider le diagnostic de chaque patient par une évaluation médicale approfondie par des spécialistes de la douleur expérimentés, excluant ainsi plus de 15% des patients interrogés. Nous considérons la caractérisation minutieuse des phénotypes des patients, une force importante de cette étude. Une évaluation complète de l'apport alimentaire a été réalisée pour près de 80% des participants et analysée par une équipe de nutritionnistes. À notre connaissance, ce type d'évaluation approfondie n'est pas systématiquement effectué dans des études similaires. Enfin, chaque participant a subi un examen médical complet, y compris la documentation de leurs comorbidités (avec une évaluation spécifique pour IBS), la consommation de médicaments, l'activité physique et le sommeil. Ces mesures ont abouti à une cohorte cas-témoins bien équilibrée, presque identique en démographie, anthropométrie, comorbidités, apport médicamenteux non douloureux et apport alimentaire. De plus, l’étendue des données collectées nous a permis d’évaluer l’effet de chaque variable sur la variance observéecomposition du microbiome et pour détecter les facteurs de confusion potentiels. La cohorte de 156 participants a fourni une puissance statistique solide. Nous avons utilisé 2 méthodes de séquençage - amplification du gène de l'ARNr 16S et analyses métagénomiques WGS - chacune avec ses propres avantages et inconvénients, pour permettre une validation indépendante de la composition du microbiome . La combinaison d'une grande taille de cohorte avec une grande couverture a permis d'identifier des espèces d'AD à faible prévalence, telles que I. butyriciproducens . La métabolomique sérique ciblée a permis un soutien indépendant de certaines des altérations observées dans le microbiome intestinal. Les résultats de cette étude doivent être considérés à la lumière de plusieurs limites: premièrement, les symptômes de la FM comprennent la douleur chronique, la fatigue et d'autres symptômes somatiques, excluant l'attribution d'une altération spécifique du microbiome à une présentation clinique spécifique. Deuxièmement, plus de 90% des participants se sont déclarés de race blanche, ce qui ne reflète peut-être pas les profils de microbiome dans d'autres groupes ethniques. Troisièmement, les diagnostics des participants ont été enregistrés sur la base d'un entretien clinique systématique, ce qui pourrait potentiellement conduire à un sous-diagnostic. Les conditions de santé mentale peuvent être sous-représentées chez les patients atteints de FM (tableau supplémentaire 5, disponible sur http://links.lww.com/PAIN/A839) par rapport aux symptômes autodéclarés (tableau supplémentaire 2, les participants n'ont pas été évalués par un spécialiste des soins de santé mentale, disponible sur http://links.lww.com/PAIN/A839 ). Enfin, cette étude a été conçue pour trouver une association entre la composition du microbiome et la FM, ne permettant pas de tirer des conclusions directes concernant la causalité ou les mécanismes d'action.
Les résultats présentés ici sont, à notre connaissance, les premiers à démontrer une altération du microbiote du tractus gastro-intestinal chez les patients souffrant de douleur somatique (non viscérale) en général, et de FM en particulier. Certains des taxons DA rapportés ici sont connus pour être impliqués dans des voies métaboliques dont l'effet sur les symptômes de la FM est biologiquement plausible. De plus, il semble y avoir une corrélation quantitative entre l'abondance de plusieurs taxons et la gravité des symptômes. Enfin, les taxons DA chez les patients atteints de FM partagent certaines similitudes avec les syndromes dysfonctionnels qui se chevauchent - IBS, CFS, IC - tout en conservant certains taxons DA uniques.
Les résultats de cette étude fournissent des preuves d'altérations des altérations du microbiome intestinal dans la FM. D'autres études sont nécessaires pour mesurer les changements possibles du microbiome dans d'autres conditions de douleur chronique et pour explorer les corrélations causales potentielles entre le microbiome intestinal et la FM. Nos résultats peuvent offrir des opportunités importantes pour améliorer notre compréhension de la FM, aider à son diagnostic et peut-être définir les modalités thérapeutiques futures. Premièrement, l'exploration des mécanismes par lesquels le microbiote intestinal peut affecter la nociception pourrait offrir de nouvelles perspectives sur la pathogenèse et la physiopathologie de la FM, et peut-être suggérer des pistes pour explorer les effets possibles des événements déclencheurs, de la sensibilité personnelle et du pronostic individuel. Deuxièmement, la précision du microbiomeLa classification basée sur l'apprentissage automatique suggère que le microbiome a le potentiel d'aider au diagnostic de la FM à l'avenir. Enfin, si une relation causale entre les altérations du microbiome intestinal et la FM est établie, la voie peut être ouverte pour le développement de nouvelles modalités de traitement ciblant cette communauté fascinante de micro-organismes intestinaux.
Bugs de douleur: microbiote intestinal et troubles de la douleur
Liens d'auteur ouvrir le panneau de superpositionKieran Rea 1Siobhain O'Mahony 1 3Timothy G Dinan 1 2John F Cryan 1 3
L'axe microbiote-intestin – cerveau est une «autoroute de la communication» multidirectionnelle complexe et dynamique dans le corps, y compris le système nerveux central, le système nerveux autonome, les systèmes neuroendocrinien et neuro-immunitaire, le système lymphatique, le système nerveux entérique et le système gastro-intestinal. le microbiote. Les mécanismes de communication se décomposent lentement et impliquent les principaux systèmes mentionnés ainsi que les sous-produits produits tels que les neuropeptides, les neurotransmetteurs, les hormones et les modulateurs immunitaires. Au cours de la dernière décennie, des preuves croissantes indiquent un rôle essentiel de cet axe dans de nombreux processus neuronaux fondamentaux et troubles cérébraux. Cependant, les études cliniques et précliniques limitées ne définissent pas clairement le rôle du microbiote intestinal dans la physiopathologie de l'état douloureux. Le domaine le plus étudié concerne le syndrome du côlon irritable et les études sur la douleur viscérale dans des modèles animaux. Cependant, on ne peut ignorer l'implication du microbiote dans les symptômes qui sont comorbides avec la douleur chronique, en particulier les troubles affectifs. Dans cette revue, nous synthétisons les informations disponibles mettant en évidence le microbiote intestinal dans les états de douleur viscérale, inflammatoire et neuropathique, y compris la fibromyalgie, la migraine, le cancer et la douleur associée à la chimiothérapie. Étant donné son rôle dans de nombreux systèmes effecteurs, il est clairement nécessaire de mener des enquêtes plus ciblées sur le mécanisme d'action du microbiote dans les états de douleur humaine, car les stratégies de traitement actuelles sont souvent inefficaces ou offrent un soulagement limité. on ne peut ignorer l'implication du microbiote dans les symptômes qui sont comorbides avec la douleur chronique, en particulier les troubles affectifs. Dans cette revue, nous synthétisons les informations disponibles mettant en évidence le microbiote intestinal dans les états de douleur viscérale, inflammatoire et neuropathique, y compris la fibromyalgie, la migraine, le cancer et la douleur associée à la chimiothérapie. Étant donné son rôle dans de nombreux systèmes effecteurs, il est clairement nécessaire de mener des enquêtes plus ciblées sur le mécanisme d'action du microbiote dans les états de douleur humaine, car les stratégies de traitement actuelles sont souvent inefficaces ou offrent un soulagement limité. on ne peut ignorer l'implication du microbiote dans les symptômes qui sont comorbides avec la douleur chronique, en particulier les troubles affectifs. Dans cette revue, nous synthétisons les informations disponibles mettant en évidence le microbiote intestinal dans les états de douleur viscérale, inflammatoire et neuropathique, y compris la fibromyalgie, la migraine, le cancer et la douleur associée à la chimiothérapie. Étant donné son rôle dans de nombreux systèmes effecteurs, il est clairement nécessaire de mener des enquêtes plus ciblées sur le mécanisme d'action du microbiote dans les états de douleur humaine, car les stratégies de traitement actuelles sont souvent inefficaces ou offrent un soulagement limité.
Le microbiote intestinal: mécanismes d'action
L'importance de la communication bidirectionnelle entre l'intestin et le cerveau dans la santé et la maladie est reconnue depuis longtemps. Cependant, au cours des deux dernières décennies, le microbiote (les milliards de micro-organismes, y compris les bactéries, les bactériophages, les archées, les protozoaires et les champignons qui vivent dans et sur notre corps) est devenu l'un des principaux régulateurs de la fonction intestinale-cérébrale tout au long de la vie. Il a été déterminé que de nombreux facteurs peuvent influencer l'établissement du microbiote de base qui informe le développement de l'hôte tout au long de la vie, notamment l'infection, le mode d'accouchement, l'utilisation d'antibiotiques, la nature de l'apport nutritionnel, les facteurs de stress environnementaux et la génétique de l'hôte [ 1 •]. Cela a conduit à son tour à l'appréciation de la communication entre le microbiote et l'intestin – cerveau dans une myriade de troubles, y compris les troubles psychiatriques, métaboliques, neurodéveloppementaux, liés à l'âge et neurodégénératifs [ 1 • ].
Des études, en grande partie sur des modèles animaux, ont montré que le microbiote régule les processus neuronaux fondamentaux, de la neurogenèse et de la myélinisation, à l'activation de la microglie et des processus neuroinflammatoires [ 2], et qui sont tous impliqués dans les processus douloureux. Malgré cela, le rôle du microbiote dans le déclenchement, le développement, le maintien et la progression des troubles de la douleur a été étonnamment peu étudié. Le microbiote et le cerveau communiquent entre eux par diverses voies, y compris le système immunitaire et inflammatoire, les mécanismes endocriniens, le métabolisme du tryptophane, la communication neuronale entérique et vague, ainsi que par le biais de métabolites microbiens tels que les acides gras à chaîne courte, les acides aminés à chaîne ramifiée, les peptidoglycanes ainsi que de nombreux autres peptides et biomolécules messagères secondaires. En effet, plusieurs de ces métabolites ont été identifiés dans le traitement de la douleur.
Types de douleur
La douleur est une expérience multimodale combinant une composante sensorielle discriminante avec une réponse émotionnelle graduée complexe. Cette installation de survie physiologique est généralement transitoire ou rapide (douleur aiguë) et est inhérente à tous les organismes sensibles pour se protéger contre les dommages tissulaires potentiels ou existants. Les douleurs aiguës et chroniques peuvent être débilitantes et peuvent influencer l'état d'esprit et contribuer aux symptômes comorbides, notamment le stress, l'anxiété et la dépression, qui à leur tour peuvent amplifier l'intensité psychologique de la douleur [ 3]. Dans cette revue, nous nous concentrons davantage sur les douleurs chroniques. En gros, les types de douleur peuvent être classés comme douleur nociceptive, douleur inflammatoire ou douleur pathologique. La douleur nociceptive est notre réponse classique à un stimulus douloureux comme une piqûre d'épingle, où les récepteurs de la douleur à nos extrémités détectent le stimulus et transmettent le signal au cerveau. Les amines et peptides vasoactifs, les eicosanoïdes, les cytokines pro-inflammatoires et les protéines en phase aiguë dans le processus inflammatoire empêchent d'autres lésions tissulaires et entraînent finalement la guérison et la restauration de la fonction tissulaire, mais une inflammation prolongée due à une infection ou à des lésions tissulaires peut être néfaste et douloureuse pour le hôte. La douleur pathologique peut être un état pathologique causé par des dommages au système nerveux ou par sa fonction anormale (par exemple, la douleur neuropathique, la fibromyalgie, la migraine et les maux de tête) [4 ].
Dans ces catégories, la douleur peut être davantage sous-caractérisée comme somatique (musculo-squelettique, cutanée et profonde) ou viscérale (liée aux organes internes). Les voies anatomiques et les mécanismes de signalisation impliqués dans la douleur somatique / musculo-squelettique et les réponses aux agressions nociceptives aiguës et à la douleur inflammatoire aiguë sont relativement bien définis. Cependant, les mécanismes qui sous-tendent la douleur viscérale, la douleur neuropathique et la douleur chronique, et leur traitement s'avèrent une cible difficile pour une intervention thérapeutique.
Voies de la douleur
La perception de la douleur et de l'inconfort implique des mécanismes complexes, y compris les mécanismes de transduction moléculaire et cellulaire et la plasticité neuronale qui conduisent à l'activation périphérique des nerfs sensoriels et, au niveau central, à la régulation des voies de signalisation thalamiques et corticolimbiques (voir figure 1 ). De manière aiguë, après un événement comme une blessure, un stress ou une infection, les informations nociceptives codant pour la chaleur (inflammation) ou la douleur se propagent du site d'origine aux afférences vagales ou par des voies vertébrales ascendantes vers le cerveau. Les nocicepteurs des viscères et de la peau et des tissus réagissent à une stimulation mécanique telle qu'une distension ou une pression, des lésions tissulaires et une stimulation chimique en raison d'une inflammation, d'une infection ou d'une ischémie.
Graphique 1 .Schéma décrivant le rôle potentiel du microbiote intestinal dans la douleur nociceptive, inflammatoire et neuropathique. Le microbiote peut communiquer des informations nociceptives au cerveau par diverses voies, y compris les systèmes immunitaire et inflammatoire, les mécanismes endocriniens, la communication neuronale entérique et vague, ainsi que par le biais de métabolites microbiens tels que les acides gras à chaîne courte, les acides aminés à chaîne ramifiée, le neurotransmetteur, les peptidoglycanes et d'autres peptides et biomolécules messagères secondaires. Les signaux nociceptifs se propagent via les nerfs afférents rachidiens à travers la moelle épinière jusqu'au cerveau, tandis que les signaux nociceptifs inflammatoires ou neuropathiques peuvent être communiqués via des signaux vagaux ou via des biomolécules dans le système lymphatique ou circulatoire qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique pour médier le traitement central de la douleur. .
ANS: Système nerveux autonome; DC: cellule dendritique; NT: neurotransmetteur; NP: Neuropeptide; SCFA: acides gras à chaîne courte.
Cependant, après une activation prolongée ou chronique, les neurones impliqués dans la transmission d'informations nociceptives peuvent également devenir sensibilisés ou dysfonctionnels conduisant à la conductance d'un signal douloureux vers ce qui devrait être un stimulus inoffensif (douleur neuropathique). Un dysfonctionnement des voies de la douleur dans les loci anatomiques au site de la blessure ou une communication neuronale du site de la blessure le long de la moelle épinière vers le cerveau et les régions suprarachidiennes impliquées dans la facilitation et l'inhibition de la douleur descendante peut conduire à des épisodes chroniques, répétés et souvent imprévisibles de la douleur et peut être la racine d'où provient la douleur neuropathique. Ainsi, en ciblant des produits chimiques bioactifs clés ou des systèmes récepteurs sur ces neurones afférents sensoriels, ou ceux des sites supraspinaux, la sensation de tous les types de douleur (nociceptive,
Mécanismes potentiels induits par le microbiote dans la régulation de la douleur
Localement, l'intestin contient un certain nombre de types de récepteurs différents impliqués dans le traitement de la réponse à la douleur, y compris les canaux potentiels des récepteurs transitoires, de la famille des sous-types de vanilloïdes (TRPV), des récepteurs activés par la protéinase, des récepteurs de la cholécystokinine, des récepteurs de la sérotonine, des récepteurs des cannabinoïdes, ainsi que un réseau de canaux ioniques comprenant des canaux ioniques à déclenchement ATP, des canaux sodium et calcium à tension dépendante et des canaux ioniques à détection d'acide [ 5 ]. Le microbiote gastro-intestinal peut activer ces récepteurs directement ou indirectement par le biais de réponses immunitaires [ 6] à la surface des muqueuses pendant l'infection, l'inflammation et l'auto-immunité, ou via la libération de peptides de formyle et de protéases, les changements de pH, la libération d'acides gras polyinsaturés (PUFA), la production d'acides gras à chaîne courte (SCFA), la production de neurotransmetteurs et la sécrétion d'hormones [ 7 ]. Il a également été démontré que les bactéries induisent un flux de calcium et des potentiels d'action dans les neurones nocicepteurs [ 8 • ].
En plus d'influencer les réponses immunitaires locales au niveau de l'épithélium intestinal, le microbiote peut synthétiser et libérer des neurotransmetteurs et des AGCC, réguler le métabolisme des stéroïdes et des acides biliaires, ainsi qu'influencer la libération de neuropeptides et d'hormones des cellules entéroendocrines des intestins. Certains d'entre eux pourraient potentiellement jouer un rôle dans les types de douleur tels que la migraine en contribuant à la vasoconstriction. Une étude approfondie récente [ 9] a également mis en évidence un rôle crucial du microbiote gastro-intestinal dans la maturation, la morphologie et la fonction immunologique de la microglie centrale - un événement qui peut extrapoler à la microglie rachidienne, mais cela n'a pas encore été testé. Compte tenu du rôle intégrateur de la microglie dans de nombreux processus centraux, dont la neuroinflammation, il est plausible que cette contribution du microbiote puisse influencer le traitement central de la douleur. Le microbiote gastro-intestinal peut également stimuler la libération des biomolécules naturelles anti-douleur du corps, y compris les opioïdes des neutrophiles et des monocytes innés, les endocannabinoïdes du tissu colique, ainsi que d'autres modulateurs de la douleur [ 10 •] y compris les monoamines. Les métabolites microbiens peuvent également influencer les mécanismes épigénétiques, en modifiant les concentrations du substrat ou en inhibant directement la machinerie enzymatique dans les voies épigénétiques [ 11 ]. Potentiellement, ces cytokines, chimiokines, messagers endocriniens et sous-produits microbiens circulants peuvent s'infiltrer dans le sang et les systèmes lymphatiques, ou influencer les messages neuronaux véhiculés par les neurones afférents vagaux et rachidiens pour avoir un impact sur les événements médiés centralement et spinalement, afin de moduler différemment la réponse à types de douleurs nociceptives, inflammatoires et neuropathiques.
Ci-dessous, nous synthétisons les preuves du microbiote dans la réponse à la douleur, mais le profil temporel de l'influence médiée par le microbiote sur la réponse de la douleur à la douleur aiguë et chronique reste, pour l'instant, une question critique et non traitée.
Preuve d'un rôle du microbiote gastro-intestinal dans la réponse à la douleur
Les études cliniques et précliniques étudiant le rôle du microbiote dans les douleurs nociceptives (viscérales et somatiques), inflammatoires et neuropathiques sont limitées. Une grande partie des preuves cliniques du microbiote gastro-intestinal dans la réponse à la douleur s'est concentrée sur les troubles nociceptifs de l'intestin, tandis que les études précliniques incorporent des réponses à la douleur nociceptive, neuropathique et inflammatoire dans tout le corps.
Douleur viscérale
Les souris exemptes de germes (élevées dans un environnement stérile clos exempt de germes et exempt de tout micro-organisme) ont montré une sensibilité accrue à la douleur dans le modèle de distension colorectale [ 12 ], un modèle animal de douleur viscérale. Une autre preuve d'un rôle actif du microbiote intestinal dans la réponse à la douleur est l'utilisation d'antibiotiques pour épuiser la charge bactérienne. Chez les animaux naïfs, la déplétion médiée par les antibiotiques du microbiote gastro-intestinal a diminué la réponse liée à la douleur viscérale chez la souris [ 13 ] et le rat [