La Figue (Ficus carica fructus) en Diététique Chinoise et Ayurveda

La figue, fruit millénaire apprécié dans de nombreuses traditions, occupe une place de choix tant en diététique chinoise qu'en Ayurveda.

Riche en propriétés thérapeutiques et nutritives, ce fruit délicat et sucré est reconnu pour ses effets bénéfiques sur divers systèmes corporels, contribuant à l'équilibre des organes et des doshas.

Dans cet article, nous explorerons les vertus de la figue à travers ces deux grandes traditions médicales, révélant ainsi son importance pour la santé et le bien-être global.

Guêpes et figues : la vraie histoire derrière leur étrange relation

On entend parfois dire qu’il y a des guêpes mortes à l’intérieur des figues que nous mangeons. Une idée qui intrigue… et qui mérite d’être éclaircie. Pour comprendre, il faut d’abord savoir ce qu’est réellement une figue — et comment certaines espèces d’insectes, souvent appelées à tort « guêpes du figuier », participent à sa reproduction.

La figue : pas un fruit, mais une infructescence

La figue (Ficus carica) n’est pas un fruit unique, mais une infructescence : un ensemble de petits fruits logés dans une structure fermée appelée sycone. Il existe deux formes botaniques principales :

• La caprifigue (ou figue mâle), qui produit le pollen.

• La figue femelle, que nous consommons et qui renferme les fleurs comestibles.

La formation de la figue peut résulter de deux phénomènes :

1. La parthénocarpie, où l’infructescence se développe sans pollinisation (cas plus rare).

2. La pollinisation entomophile, qui nécessite l’intervention d’un insecte spécialisé : Blastophaga psenes, communément mais incorrectement appelée « guêpe du figuier ».

Une relation très ancienne et exclusive

Blastophaga psenes appartient à la famille des Agaonidae, qui regroupe environ 700 espèces. Chaque espèce de Ficus a, en général, sa propre espèce de pollinisateur. Cette relation exclusive est le fruit d’une coévolution millénaire : sans cet insecte, le figuier ne pourrait pas se reproduire naturellement.

Le cycle de vie de Blastophaga psenes

• Naissance dans la caprifigue : mâles et femelles émergent dans les sycones des figuiers mâles.

• Mâles : ils fécondent les femelles, puis meurent sur place.

• Femelles : dotées d’ailes, elles quittent leur figue natale chargées de pollen à la recherche d’un autre figuier.

Deux scénarios sont possibles :

1. Elles trouvent une caprifigue → elles pondent leurs œufs et le cycle recommence.

2. Elles entrent dans une figue femelle → elles pollinisent les fleurs internes, permettant la formation des graines. Elles ne pondent pas et meurent peu après.

Leur corps reste-t-il dans la figue ? Techniquement oui, mais il n’en reste aucune trace : des enzymes, dont la ficine, digèrent complètement l’insecte.

La pollinisation assistée : la caprification

Dans certaines régions, notamment en Italie, on pratique encore la caprification, technique ancienne déjà connue des Romains. Elle consiste à suspendre aux branches des figuiers femelles des rameaux de caprifiguiers contenant Blastophaga psenes afin d’augmenter la pollinisation et donc la production de fruits.

La confusion avec les guêpes « classiques »

Si l’on confond parfois Blastophaga psenes avec les guêpes ordinaires, c’est que les figues mûres attirent aussi abeilles, guêpes et coléoptères. Les guêpes peuvent parfois pénétrer dans la figue par l’ostiole (petite ouverture) et rester invisibles de l’extérieur. C’est pourquoi, pour éviter toute mauvaise surprise — surtout en cas d’allergie au venin — il est prudent de vérifier l’intérieur d’une figue avant de la croquer entière.

En résumé, la figue que nous mangeons n’est pas remplie de guêpes mortes : son pollinisateur spécifique, minuscule et inoffensif pour l’homme, est digéré naturellement par le fruit avant sa maturité. Ce que nous savourons, c’est le résultat d’une alliance vieille de plusieurs millions d’années entre un arbre et un insecte.

Diététique Chinoise :

Les figues, considérées comme le plus ancien fruit domestiqué (plus de 9 000 ans av. J.-C.), étaient cultivées bien avant le blé, l'orge et les légumineuses. Il existe près de 700 variétés de figues dans le monde. La récolte se fait de juin à septembre, et une fois cueillies, elles ne mûrissent plus.

Fait intéressant : la figue nécessite une pollinisation particulière réalisée par une petite guêpe, appelée Blastophaga psenes. Cette guêpe entre dans la figue pour pondre ses œufs et, en échange, elle pollinise les fleurs cachées à l'intérieur du fruit.

Le foie des oies, qui se gavaient naturellement de figues avant leur migration, se nommait « ficatum » en latin, d'où est dérivé notre mot « foie ». En médecine chinoise, le foie est appelé Gān 肝 (« Le Bouclier »).

En diététique chinoise, la figue, aussi appelée Wú Huā Guǒ (无花果) ou « fruit sans fleur », est un fruit neutre qui a des effets bénéfiques sur plusieurs organes du corps :

Nature : Neutre (Rate/Estomac)

Saveur : Douce (Rate/Estomac)

Couleurs :

Blanc (Poumon/Gros Intestin)

Vert (Foie/VB)

Noir-Violet (Rein/Vessie)

Rouge (Cœur/IG)

Propriétés thérapeutiques en MTC :

Poumon/Gros Intestin : Humidifie la gorge et la poitrine, soulage la toux sèche, l'asthme sec et la constipation.

Rate/Estomac : Stimule l'appétit, élimine les œdèmes, tue les parasites.

Cœur/IG : Abaisse la tension artérielle et aide à traiter les hémorroïdes.

Foie/VB : Clarifie la vision.

Rein/Vessie : Tonifie et nourrit les reins, favorise la diurèse.

Contre-indications : Éviter en cas de diarrhée chronique, surpoids ou allergies au latex (irritant et phototoxique). Les figues sont délicieuses crues, cuites, en confiture, et même en alcool.

Ayurveda :

En Ayurveda, la figue est également valorisée pour ses propriétés équilibrantes et nutritives :

Guna (Qualité) : Légèrement lourde et huileuse.

Virya (Température) : Réchauffante.

Vipaka (Goût après digestion) : Douce.

Carte d'identité Ayurvédique :

Doshas :

Pitta : Réduit le feu et la chaleur dans le corps. Les figues sont rafraîchissantes et apaisent l'excès de chaleur.

Vata : Nourrissante et hydratante, elles apaisent la sécheresse et le déséquilibre du Vata.

Kapha : Équilibrante en petites quantités ; les figues peuvent être trop lourdes et sucrées pour un Kapha en excès.

Propriétés thérapeutiques :

Stimule la digestion : Favorise la régularité intestinale et apaise la constipation.

Régule le métabolisme : Grâce à son effet réchauffant, elle aide à stimuler le feu digestif (Agni).

Riche en nutriments : Source de vitamines et minéraux essentiels, elle soutient la santé globale et l'énergie vitale (Ojas).

Contre-indications :

Pour Pitta élevé : Consommer avec modération en raison de ses propriétés réchauffantes.

Pour Kapha élevé : Utiliser avec prudence, car elle peut aggraver les déséquilibres liés à la lourdeur et au mucus.

En conclusion, la figue est un fruit précieux dans les deux systèmes médicaux pour ses multiples bienfaits et son rôle dans l'équilibre des énergies corporelles.

Les informations fournies sont à titre informatif seulement et ne doivent pas être considérées comme des conseils médicaux professionnels. Et ne se substituent pas à un avis médical.

Hérissé Jérôme votre naturopathe et magnétiseur passionné

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